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Ma fille ne veut plus aller chez son père : comprendre, dialoguer et laisser le temps apaiser

« Ma fille ne veut plus aller chez son père. Elle refuse d’y aller, se ferme, pleure parfois, ou dit simplement qu’elle n’en a plus envie. Que dois-je faire ? Est-ce grave ? Est-ce que je risque quelque chose si je ne la force pas ? »

Cette question, des milliers de parents se la posent chaque année, souvent dans le silence et la culpabilité.
Et pourtant, cette situation est bien plus courante qu’on ne l’imagine, notamment après une séparation ou un divorce conflictuel.


Ma fille refuse d’aller chez son père : une situation fréquente mais déroutante

Lorsqu’un enfant refuse d’aller chez l’un de ses parents — le plus souvent le père — il ne s’agit que rarement d’un caprice.

Dans la majorité des cas, ce refus exprime :

  • un mal-être émotionnel
  • une angoisse de séparation
  • un conflit de loyauté
  • ou une difficulté à trouver sa place dans une nouvelle organisation familiale

👉 Ce refus n’est pas figé, ni définitif.
👉 Il évolue avec le temps… à condition que les adultes ne figent pas le conflit.


Pourquoi une fille peut-elle ne plus vouloir aller chez son père ?

Un climat émotionnel compliqué chez le père

Sans qu’il y ait nécessairement de violence, l’enfant peut ressentir :

  • une rigidité éducative
  • un manque d’écoute
  • une difficulté à exprimer ses émotions
  • la présence d’un nouveau conjoint mal vécu

Souvent, l’enfant ne sait pas mettre des mots précis sur ce qui la gêne. Elle dit simplement : « je n’ai plus envie ».


Le conflit parental toujours présent

Même quand les parents pensent faire attention, les enfants perçoivent :

  • les tensions non verbalisées
  • les silences lourds
  • les messages indirects

L’enfant peut alors, inconsciemment, choisir un camp pour apaiser le conflit… ou tenter de protéger l’un des deux parents.


L’âge joue un rôle important

  • Avant 6-7 ans : refus souvent lié à l’angoisse
  • Entre 8 et 12 ans : verbalisation plus claire du malaise
  • À l’adolescence : refus plus affirmé, parfois brutal

⚠️ Plus l’enfant grandit, plus un refus ignoré ou forcé peut s’ancrer durablement.


Faut-il forcer sa fille à aller chez son père ?

La réponse juridique

Tant qu’une décision de justice existe, le droit de visite doit en principe être respecté.
Empêcher volontairement les visites peut exposer à des reproches devant le juge.


La réponse humaine

Forcer un enfant en grande détresse émotionnelle est contre-productif.

Un enfant traîné, contraint, culpabilisé :

  • ne recrée pas le lien
  • l’associe à une expérience négative
  • renforce parfois le rejet

👉 Toute la difficulté est donc de tenir un équilibre : respecter le cadre légal sans nier la souffrance de l’enfant.


Le dialogue avec le père : la patience comme clé principale

C’est souvent là que tout se joue, et aussi là que beaucoup de situations se débloquent… avec le temps.

Le père doit rester présent, même à distance

Quand l’enfant refuse les visites, le père peut être tenté de :

  • se vexer
  • se taire
  • attendre que « ça passe »

C’est une erreur compréhensible, mais risquée.

👉 Le lien ne doit jamais disparaître, même s’il est fragile.

Concrètement, cela signifie :

  • envoyer des messages réguliers (sans pression)
  • partager une photo, une anecdote du quotidien
  • souhaiter bonne chance pour un devoir, un match, un spectacle

Même sans réponse, le message passe :
« Je suis là. Je ne t’abandonne pas. »


Ne jamais faire porter la responsabilité à l’enfant

Des phrases comme :

  • « Tu me fais de la peine »
  • « Tu préfères ta mère »
  • « On t’a monté contre moi »

créent une culpabilité énorme chez l’enfant.

👉 La patience du père consiste à respecter le rythme, sans disparaître, sans accuser.

Dans beaucoup de cas, c’est cette constance tranquille qui finit par rouvrir la porte.


Le rôle essentiel de la mère : maintenir une image paternelle positive

La mère joue un rôle déterminant, souvent sans même s’en rendre compte.

Même lorsqu’elle comprend la souffrance de sa fille, sa façon de parler du père influence directement le ressenti de l’enfant.

Maintenir une communication correcte avec le père

Répondre aux messages, transmettre les informations importantes (santé, école, activités) permet de :

  • maintenir une coparentalité minimale
  • rassurer l’enfant
  • montrer que le père reste un parent légitime

👉 Ce n’est pas « prendre parti »,
👉 c’est protéger l’équilibre psychologique de l’enfant.


Éviter d’alimenter le rejet, même involontairement

Dire :

  • « Je comprends que tu ne veuilles plus y aller »
    sans cadre ni nuance peut figer le refus.

Une phrase plus ajustée serait :

« Je vois que c’est compliqué en ce moment, mais ton père reste ton père. On va chercher comment que ça se passe mieux. »

Ce positionnement apaise, sans nier les émotions.


Le temps : un allié souvent sous-estimé

Dans de nombreux cas, on observe le même schéma :

  • refus brutal
  • période de distance
  • maintien du lien sans pression
  • reprise progressive des échanges
  • retour partiel, puis total, des visites

👉 Le temps seul ne suffit pas.
👉 Mais le temps + la patience + l’absence de conflit permettent souvent un déblocage.

Parfois en quelques mois.
Parfois en un an.
Mais la contrainte, elle, laisse souvent des traces.


Et si la situation ne s’améliore pas ?

Si malgré le dialogue et la patience :

  • le refus persiste
  • la souffrance de l’enfant augmente
  • le lien se détériore

Il devient nécessaire de :

  • consulter un professionnel (psychologue, pédopsychiatre)
  • envisager une médiation familiale
  • sécuriser la situation juridiquement

⚠️ Le juge observe toujours si les parents ont tout tenté avant d’escalader.


Attention aux conséquences financières souvent oubliées

Un changement durable de mode de garde peut entraîner :

  • une révision de la pension alimentaire
  • une modification des charges supportées par chaque parent

Beaucoup de parents sous-estiment cet aspect… jusqu’à ce qu’un conflit émotionnel devienne aussi un conflit financier.


En résumé

✔️ Le refus d’un enfant est un message
✔️ Le lien se répare rarement par la force
✔️ La patience est souvent plus efficace que la contrainte
✔️ Le père doit rester présent sans pression
✔️ La mère joue un rôle clé dans l’image paternelle
✔️ Le temps, bien utilisé, apaise beaucoup de situations

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