🏦 1. Une réforme présentée comme “juste”… mais qui taxe davantage les familles
Le père gagne 4 000 € nets, la mère 2 500 €.
Ils ont deux enfants en garde classique.
Le père verse 400 € par enfant, soit 9 600 € par an de pension alimentaire.
Avant la réforme, le père déduisait cette somme de son revenu imposable ; la mère était imposée dessus.
Après la réforme : le père ne déduit plus rien, la mère n’est plus imposée.
Résultat ?
➡️ L’État encaisse +2 017 € d’impôts supplémentaires sur cette même famille.
➡️ Le père paie 2 880 € de plus, la mère gagne 863 €, et les enfants ne gagnent rien.
Et non, ce n’est pas “de l’argent que le père gardait pour lui” : c’est de l’argent en moins pour les enfants.
Dans les couples intelligents, où le gain fiscal était partagé équitablement, cette réforme représente une perte nette.
Ce que l’État aurait pu transformer en gain d’impôt pour les familles, il en a fait une nouvelle recette budgétaire.
💶 2. Les données du cas concret (simulation réelle Pensioneo)
| Donnée | Père | Mère |
|---|---|---|
| Revenu net mensuel | 4 000 € | 2 500 € |
| Revenu annuel net | 48 000 € | 30 000 € |
| Abattement 10 % (revenu imposable) | 43 200 € | 27 000 € |
| Pension alimentaire | –9 600 € | +9 600 € |
| Parts fiscales | 1 | 2,5 (parent isolé + 2 enfants) |
⚖️ 3. Avant la réforme : un équilibre fragile mais cohérent
👨🦱 Le père (débiteur)
- Revenu imposable après déduction : 33 600 €
- Impôt calculé : 3 250 €
- Sans déduction : 6 130 €
➡️ Économie d’impôt = 2 880 €
💡 Coût réel de la pension = 6 720 €
👩🦰 La mère (bénéficiaire)
- Revenu imposable total : 36 600 €
- 2,5 parts fiscales → 14 640 € / part
- Impôt total : 863 €
- Sans pension : 0 €
➡️ Surcoût fiscal lié à la pension = 863 €
💡 Gain net réel = 8 737 €
📊 Bilan “avant réforme”
| Parent | Pension brute | Avantage fiscal | Impôt payé | Résultat net |
|---|---|---|---|---|
| 👨 Père | –9 600 € | +2 880 € | — | –6 720 € |
| 👩 Mère | +9 600 € | — | –863 € | +8 737 € |
| État | — | –2 880 € (père) + 863 € (mère) = –2 017 € |
🟢 Avant la réforme, la famille bénéficiait d’un allègement fiscal global de 2 017 €, redistribué dans le foyer au profit des enfants.
🧾 4. Après la réforme : une perte sèche pour la famille
👨🦱 Le père
- Perte de la déduction → impôt : 6 130 € (+2 880 €)
👩🦰 La mère
- Pension non imposable → impôt : 0 € (–863 €)
📊 Bilan “après réforme”
| Parent | Pension brute | Avantage fiscal | Impôt payé | Résultat net |
|---|---|---|---|---|
| 👨 Père | –9 600 € | 0 € | +2 880 € | –9 600 € |
| 👩 Mère | +9 600 € | +863 € | — | +9 600 € |
| État | — | +2 880 € (père) – 863 € (mère) = +2 017 € |
🚨 5. Résultat global : +2 017 € d’impôts pour l’État, 0 € pour les enfants
| Situation | Impôt total payé par la famille | Gain/perte pour l’État |
|---|---|---|
| Avant réforme | 3 250 € (père) + 863 € (mère) = 4 113 € | — |
| Après réforme | 6 130 € (père) + 0 € (mère) = 6 130 € | +2 017 € |
Même famille, mêmes revenus, même pension.
Mais +2 017 € d’impôts supplémentaires pour le Trésor public.
Et aucun euro de plus pour les enfants.
🎭 6. “Simplification fiscale” : le masque d’une hausse déguisée
Sous le vernis politique, cette réforme est un cas d’école de manipulation fiscale :
- On supprime la déduction du parent payeur,
- On défiscalise le parent bénéficiaire pour faire passer la pilule,
- Et on récupère discrètement la différence.
Dans les foyers où les parents partageaient le gain fiscal, c’est une perte pure et dure.
Cette mesure, loin d’être sociale, est comptable : elle finance Bercy sur le dos des familles séparées.
💡 7. Ce que Pensioneo recommande
- Simulez dès maintenant votre situation sur Pensioneo.fr pour mesurer l’impact réel.
- Anticipez vos déclarations : calculez votre impôt 2025/2026 avec et sans la réforme.
- Rééquilibrez vos accords parentaux : si vous partagez les dépenses, prévoyez une clause de révision de la pension.
- Restez lucides : quand Bercy parle de “justice”, il faut souvent lire “hausse discrète des recettes”.
⚖️ 8. Une réforme qui aurait pu être vertueuse
Le gouvernement aurait pu choisir un scénario équitable :
- pension défiscalisée pour la mère,
- et partiellement déductible pour le père,
- dans la limite d’un plafond ciblé sur les revenus moyens.
Cela aurait protégé les enfants, allégé les familles, et préservé la cohérence du système.
Mais Bercy a préféré la version la plus rentable, pas la plus juste.
🧩 9. Conclusion : quand le fisc s’invite dans la séparation
Cette réforme n’allège pas les familles, elle les fiscalise.
Elle ne renforce pas la solidarité, elle la taxe.
Un père à 4 000 €, une mère à 2 500 €, deux enfants :
+2 017 € pour l’État, 0 € pour les enfants.
Une opération comptable réussie, une réforme humaine ratée.
Sources officielles :
- Code général des impôts – articles 156 et 80 septies
- Barème IR 2024 : Service-Public.fr
- PLF 2026 : LCP.fr
- Legifiscal.fr
- Simulations : Pensioneo 2025 (revenus nets, 2 enfants, garde classique)
